Violences Institutionnelles
Les recommandations de la convention d’Istanbul s’appliquent pour toutes les femmes sans discrimination de race, couleur, langue, religion, opinion politique ou toute autre opinion, origine nationale ou sociale, appartenance à une minorité nationale, fortune, naissance, orientation sexuelle, identité de genre, âge, état de santé, handicap, statut marital, statut de migrante ou réfugiée ou toute autre situation.
Les entités s’engagent à établir entre elles une meilleure coopération et une meilleure coordination afin que toutes les femmes obtiennent les mêmes services et le même degré de protection sur tout le territoire Portugais.
Les « violences contre les femmes » sont définies dans la Convention d’Istanbul.
La double peine
« Les institutions du social assistanciel assurent tout d’abord une fonction de protection de ceux qui sont reconnus ou désignés comme étant en dehors des normes de la ‘vie bonne ordinaire’, parce qu’ils n’en ont pas les ressources ou parce qu’ils sont exposés à des atteintes ou à des risques pour leur intégrité.
Sans leur intervention, les personnes seraient exposées à des conditions encore plus éprouvantes. Mais il peut arriver que cette prise en charge soit elle-même source de victimisation secondaire, par les effets d’étiquetage et de stigmatisation ou par le non-respect de droits fondamentaux »,
Avec le paradoxe que « le social qui prétend aider et soutenir soit parfois maltraitant dans son fonctionnement ou son dysfonctionnement ».
La violence institutionnelle peut toucher tout le monde, mais elle ne s’exerce pas de la même façon selon notre statut social, notre genre, notre origine, etc. Et les plus précarisés en sont davantage victimes.
« Les personnes déjà en difficulté doivent encore plus donner de leur personne. On voit aussi qu’un mauvais accueil de la victime entraîne de la sur violence et une victimisation secondaire »
« De nombreux professionnels et professionnelles en contact avec les femmes victimes de violences ne sont ni formés ni suffisamment outillés à la compréhension des violences et à la façon de les prendre en charge, ce faisant, les institutions font elles-mêmes preuve de violence“. Ces violences viennent donc s’enchevêtrer aux violences qui s’abattent déjà sur les femmes.
Il est difficile pour les victimes de violences d’obtenir un accueil, des informations et un accompagnement adéquats auprès des services de soutien généralistes, peu ou mal informés sur les violences. Les services spécialisés restent peu nombreux et les lieux d’hébergement sont insuffisants et inégalement répartis sur le territoire. De plus, un accompagnement spécifique y est trop rarement offert aux enfants.
Quant aux services de police, la prise en charge des victimes y est souvent aléatoire et se fait dans des conditions peu adaptées. Certains bureaux n’enregistrent pas les plaintes, n’informent pas adéquatement les victimes sur les mesures de protection et/ou n’assurent pas une intervention suffisamment rapide et le suivi nécessaire, même après le dépôt de plainte.
Enfin, les femmes en situation de séjour irrégulier renoncent souvent à demander une protection de crainte d’être expulsées.