“Sans mémoire, la justice perd son âme.”

Citation de Madame Simone Veil

Ici, nous défendons la mémoire pour que chaque enfant, chaque femme, chaque homme puisse vivre dans une société qui n’oublie pas. Parce qu’aucune lutte ne se gagne seule, cette page est un hommage ouvert vers des chemins de liberté, de justice et d’humanité. Simone Veil, et tant d’autres, ont porté notre voix quand elle était étouffée. Elles nous inspirent aujourd’hui à continuer.

Cette phrase de Simone Veil, « Sans mémoire, la justice perd son âme », est très puissante.

La mémoire, c’est le souvenir des événements passés, en particulier des injustices, des souffrances, des erreurs, des atrocités, des crimes contre l’humanité, des génocides, des violences et des discriminations. Sans mémoire, si ces faits sont oubliés, effacés ou ignorés dans notre conscience collective, alors la justice, c’est-à-dire l’idéal d’équité, de reconnaissance des victimes, de condamnation des coupables perd son âme : sa raison d’être, sa force morale, et sa profondeur humaine.

Car une société sans mémoire est une société vulnérable, prête à répéter l’irréparable. Se souvenir, c’est résister. Se souvenir, c’est protéger l’avenir.

La justice ne peut pas être juste vraiment si elle ne se souvient pas du passé. Se souvenir, c’est apprendre, éviter que les erreurs ne se répètent, rendre hommage aux victimes et garder la conscience claire pour agir avec vérité.

Lutte contre les féminicides et les violences intrafamiliales

Une approche globale par WOMENS

Depuis sa création, l’association WOMENS s’engage activement dans la lutte contre les féminicides et toutes les formes de violences intrafamiliales. Cette lutte ne se limite pas à la dénonciation : elle s’inscrit dans une démarche globale, intégrant la santé mentale, la reconstruction des victimes, le renforcement du cadre légal, la protection des militantes et des familles, ainsi qu’une refonte éducative et judiciaire nécessaire à une société plus juste.

Santé mentale et processus de reconstruction

Les violences subies laissent des séquelles durables, visibles ou invisibles. WOMENS place la santé mentale au cœur de ses actions, en mettant en place des espaces d’écoute, des accompagnements thérapeutiques et des programmes de soutien psychologique adaptés aux femmes, enfants, et parfois hommes victimes. La reconstruction ne peut être complète sans une prise en charge globale de la personne, respectueuse de son rythme et de son vécu.

Renforcement des lois et accès à la justice

Face à l’impunité encore trop fréquente, WOMENS milite pour un renforcement des lois existantes et une meilleure application de celles-ci. L’association agit pour que les victimes aient un véritable accès à la justice, sans peur ni entrave. Elle soutient la formation des professionnels de la justice et de la police, afin qu’ils soient mieux préparés à comprendre les dynamiques de la violence et à protéger les plus vulnérables.

Protection des combattantes et des familles

Trop souvent, les femmes qui osent parler, dénoncer ou aider sont à leur tour exposées à des pressions, des menaces ou des violences. WOMENS affirme avec force la nécessité de protéger les combattantes : militantes, avocates, travailleuses sociales, journalistes, mères, sœurs ou voisines engagées. La sécurité des familles est également une priorité, notamment dans les situations de garde d’enfants ou de séparation.

Éducation et prévention

Changer les mentalités passe par l’éducation. C’est pourquoi WOMENS développe des outils pédagogiques pour les écoles, les centres sociaux et les institutions éducatives. À travers des ateliers, des livres, des stages et des programmes de sensibilisation, l’association travaille avec les jeunes générations sur le respect, l’égalité, la gestion des émotions, la notion de consentement et la prévention des violences. Car c’est dès l’enfance qu’il faut agir pour enrayer la reproduction des schémas violents.

Justice et réparation

La reconnaissance des violences est un premier pas. Mais sans réparation matérielle, symbolique, judiciaire aucune justice n’est complète. WOMENS encourage la mise en place de dispositifs de réparation pour les victimes : indemnisation, excuses officielles, soutien au relogement, réintégration professionnelle. Elle participe aussi à des campagnes contre la lenteur des procédures judiciaires et l’invisibilisation des victimes.

Le silence des proches peut être destructeur

Dans certaines situations, les proches deviennent les premiers complices du silence. Par peur du scandale, par confort, par tradition ou par ignorance, ils détournent le regard. Plutôt que d’affronter l’inacceptable, ils préfèrent accuser la victime, la soupçonner d’exagérer, de mentir ou de “détruire une famille”. Et ils assènent des phrases toutes faites : “Un enfant a besoin de son papa et de sa maman.” Mais jamais ils ne se demandent : à quel prix ? Dans quelles conditions ? À quel coût pour cet enfant, pour cette femme, pour cette vie brisée à huis clos ? Le silence des proches, parfois, fait autant de ravages que la violence elle-même.

TÉMOIGNAGES

Quand j’ai enfin eu le courage de parler, ma mère m’a dit que j’exagérais. Que mon mari avait toujours été “correct”, qu’il fallait que je sois plus patiente, plus discrète. Elle m’a regardée dans les yeux et m’a dit : “Un enfant a besoin de son père. Tu veux qu’il grandisse sans repères ?”

Je venais de lui expliquer que cet homme hurlait sur moi, m’humiliait devant notre fils, cassait des objets dans la maison, me surveillait jusque dans mes messages. Mais tout ce qu’elle voyait, c’était l’image d’une famille qui risquait de s’effondrer. Elle m’a dit que les couples traversent des crises, qu’il fallait “sauver” le mariage.

Marine, 38 ans

Je me suis sentie trahie. Inexistante. Comme si ce que je vivais ne comptait pas, comme si j’étais coupable d’avoir brisé le silence.

Le plus dur, ce n’est pas toujours la violence. C’est de voir ceux qu’on aime choisir le confort du déni, plutôt que le courage de la vérité. Aujourd’hui, je me relève, mais je le fais seule. Ma famille, elle, est restée du côté de l’apparence.

Eléonor, 27 ans

Je ressens une profonde tristesse et une grande colère envers ces personnes qui, au lieu d’offrir du soutien, choisissent le confort de l’ignorance et du jugement. Leur aveuglement et leur silence sont une forme de trahison pour celles et ceux qui cherchent simplement à être entendus et protégés.

Isabel Costa
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