Le contrôle coercitif : une violence insidieuse et cumulative
Si vous vous sentez malade dans une cage invisible. Ne plus avoir le droit de choisir pour soi-même. Céder, par peur des conséquences. Vivre dans la crainte permanente.
Une routine quotidienne est marquée par la liberté, l’isolement et le contrôle. Un quotidien où chaque décision est dictée par la peur, où l’accès aux ressources et à l’autonomie est progressivement confisqué.
Une routine quotidienne est marquée par la liberté, l’isolement et le contrôle. Un quotidien où chaque décision est dictée par la peur, où l’accès aux ressources et à l’autonomie est progressivement confisqué.
La violence conjugale ne se limite pas aux coups ou aux cris.
Elle peut revêtir des formes bien plus subtiles, invisibles aux yeux extérieurs, mais dévastatrices pour la personne qui en est victime.
L’une des manifestations les plus destructrices et difficiles à détecter est le contrôle coercitif.
Le contrôle coercitif est un schéma de comportements répétés, violents ou non, qui visent à dominer, contrôler et priver une personne de sa liberté.
Il s’agit d’un cycle de violence psychologique et émotionnelle, dans lequel l’agresseur impose progressivement sa volonté par diverses tactiques.
La Loi Stop Féminicide le définit comme : « des comportements coercitifs ou de contrôle, continus ou répétés, qui causent un dommage psychique. »
Le contrôle coercitif est un processus graduel d’enfermement psychologique reposant sur deux stratégies principales : la coercition et le contrôle.
La coercition :
Elle vise à forcer l’autre à agir selon la volonté de l’agresseur. L’objectif est immédiat : obtenir ce que l’agresseur désire, par la peur, la culpabilité ou l’épuisement psychologique. Voici quelques tactiques coercitives :- Intimidations constantes (gestes menaçants, regards, silence punitif)
- Menaces (de violences, de quitter, de retirer les enfants)
- Humiliations publiques ou privées
- Dénigrement systématique
- Harcèlement (surveillance, appels/messageries incessants)
- Manipulations émotionnelles (culpabilisation, inversion des rôles)
- Possessivité et jalousie
Le contrôle :
Il s’agit d’un contrôle systématique et durable des comportements, de l’autonomie et de la pensée de la victime. Il s’exerce dans toutes les sphères de la vie : économiques, sociales, familiales, psychologiques. Signes typiques :- Isolement social (empêcher de voir famille, amis, collègues)
- Contrôle des ressources (argent, papiers, téléphone)
- Sur-responsabilisation : faire porter à la victime la charge du foyer, de la relation, ou des comportements de l’agresseur
- Confusion permanente (gaslighting)
- Dévalorisation constante : rabaisser l’autre, l’empêcher de se sentir capable ou digne d’autonomie (petites remarques qui s’accumulent au fil du temps)
Le processus de libération
La sortie de l’emprise ne se fait pas en un instant. C’est un processus long, complexe et progressif, qui peut commencer bien avant la rupture et continuer bien après. La victime nécessite un accompagnement psychologique pour reconstruire son identité, un accompagnement juridique et administratif pour reconnaître ses droits, ainsi qu’un accompagnement social et matériel (ex: aide au logement, recherche d’un emploi)Personnes à rencontrer :
→ psychologue
→ assistante sociale (aide au logement)
→ avocat(e) spécialisé en droit de la famille/violences conjugales
→ conseiller(e) dans une association d’aide aux victimes
→ conseiller(e) en insertion professionnelle
→ famille et proches
